Lorsque les parachutistes se mirent en quête d’un Saint Protecteur qui les comprenne, c’est-à-dire qui soit un peu « de la partie », certains bretons, très peu au courant des ressources de leur petite patrie et espérant se faire mieux entendre, proposèrent Saint TUGDUAL.
Naturellement, moins connu que Saint Michel, Saint TUGDUAL fut évincé.
Beaucoup se demandent pourquoi ce Saint ignoré pouvait prétendre au titre de protecteur, non seulement des parachutistes bretons (ils sont légion) mais encore des autres. La chose est simple.
TUGDUAL, parent du roi Arthur, est le fondateur de la ville de Tréguier, voisine de Paimpol. Nommé évêque, il entra bientôt en conflit avec le seigneur, maître de la région, et certaines de ses ouailles prirent fait et cause pour le prince. Une voix lui conseilla de se rendre à Rome.
TUGDUAL partit à la grande joie des calomniateurs.
Mais bientôt tous les malheurs fondirent sur le pays.
La peste et la famine s’abattirent sur la cité.
Tous, ses ennemis les premiers réclamèrent son retour.
Une nuit, un ange apparut à TUGDUAL, lui présenta un cheval et lui dit de retourner dans son évêché.
Le lendemain matin, TUGDUAL se trouva transporté par ce cheval ailé sur une hauteur proche de Tréguier.
Quand - il mit pied-à-terre le cheval disparu dans les airs.
Certains parachutistes estimeront que cet exploit tient plus de l’héliportage que du parachutage et se réjouiront que Saint TUGDUAL n’ait pas été retenu comme saint protecteur.
Pour eux le Saint Patron doit avoir le pied solide et avoir éprouvé les risques de l’atterrissage.
À ce sujet, il est hors de doute que Saint Michel offre de sérieuses garanties.
En Bretagne, les vieilles gens rapportent que le diable, jaloux de voir qu’une magnifique abbaye se construisait sur le Mont Saint-Michel, prétendit que le Mont était sa propriété et que l’abbaye, de ce fait, devait lui appartenir.
Saint Michel, lui, pensait différemment.
La discussion était chaude.
Pour se mettre d’accord, ils décidèrent de comparer leur puissance.
Celui qui d’un bon franchirait le plus grand espace serait déclaré vainqueur.
Tous deux s’élancèrent.
Leurs bons furent prodigieux.
Le diable tomba dans le Couesnon.
Saint Michel, lui, atterrit sur le mont où l’empreinte de son pied est encore visible sur un rocher de l’église.

Des deux Saints, Saint Michel est sans conteste le plus qualifié.
Les parachutistes bretons se sont vite consolés, car, après tout, Saint Michel est particulièrement vénéré en Bretagne et d’aucuns racontent qu’il serait même Breton.