LE RECOURS A UN PATRON QUI VEILLE SUR
CHACUN D’ENTRE NOUS.
J’ai ouvert mon missel au 29 septembre, fête de Saint Michel.
On trouve beaucoup de choses dans le missel.
Je lis, à la fin de l’Évangile, ce que dit le Seigneur à propos des anges : « Ils contemplent sans cesse la face de mon Père qui est dans les Cieux».
Ainsi donc, l’Archange saint Michel, patron des parachutistes, celui qui descendit des cieux pour combattre le Démon, celui qui ne voulut pas se comparer à Dieu, comme le fi t Satan, celui qui fut loyal et su rester au service de son Maître, saint Michel contemple sans cesse la face de notre Père des Cieux.
Voilà qui donne la mesure et la grandeur de notre fête.
La Saint-Michel n’est pas seulement une fête traditionnelle, repas amélioré pour la troupe, quartier libre l’après-midi.
Elle n’est pas simplement une image dans le portefeuille ou une médaille autour du cou.
Elle n’est sûrement pas, la chose est inouïe, le souvenir d’une bonne cuite, et j’en passe.
La Saint-Michel, c’est le recours à un patron qui veille sur chacun d’entre nous.
Chacun d’entre nous en a besoin.
C’est la prière simple à celui qui vit devant la face de DIEU pour qu’il intercède pour nous.
Que demander à Saint Michel, je reprends mon Évangile et je lis :
« Si vous ne devenez pas comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux ».
Voilà qui s’appelle du langage direct.
Pas de circonlocutions.
Le Seigneur n’y va pas par quatre chemins.
À Saint-Michel, nous honorons nos morts.
Tout de suite, combien d’images, déjà fanées, mais qui restent fidèlement, comme une lettre
jaunie que l’on garde.
Je revois ce caporal Piéplu, (qui se souvient de lui ?) mort sur la DZ pleine de soleil de Dien Bien Phû le 20 novembre 1953.
Cette balle dans le cou qui l’étouffait.
Dans mes bras j’ai senti partir cette vie qui l’habitait.
Il était comme un petit enfant à qui l’on parle doucement.
Il est mort sans sursaut et Saint Michel l’attendait pour le présenter dans l’éternité.
Ce lieutenant, touché à mort et le sachant, demandant à son aumônier si Dieu l’accueillerait dans son Paradis.
Comment ne pas frémir et ne pas reconnaître, au seuil de la mort, ce petit enfant dépouillé de tout et cependant possédant tout.
Demandons à Saint Michel de nous garder une âme de petit enfant.
Il ne s’agit pas d’infantilisme.
Cherchons à garder ou à retrouver cette simplicité, cette clarté, cette netteté du petit enfant devant son Père.
Pas racornis, pas blasés, pas déçus, pas renfermés.
Ouverts à la vie, forts dans le travail, bons aux petits, joyeux dans l’espérance.
Dans le souvenir de nos morts, dans la perspective de notre route d’hommes, disons à Saint
Michel la vieille prière :
« Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, afin que nous ne périssions pas au jour redoutable du jugement ;
Gardez-nous une âme d’enfant, pour que, avec nos anciens qui vivent et veillent sur nous, nous abordions un jour au Royaume des Cieux. »
Père CHEVALIER.