Quel a été le verdict ?
9 ans pour l'accusé....C'est peu payé pour une victime qui restera infirme!
Djelloul Zaoui, a été reconnu coupable du coup de couteau ayant laissé la victime infirme.
Dans l'affaire de l'agression du parachutiste du 3 e RPIMa, poignardé dans le dos le 22 mai 2007 au Café de nuit à Carcassonne, le verdict est tombé, hier. La cour d'assises de l'Aude a condamné Djelloul Zaoui, 42 ans, à 9 ans de réclusion criminelle.
Cette décision ne semblait pas acquise au soir du premier jour d'audience. Toute la journée de lundi avait vu défiler à la barre des témoins fragiles. En résumé, personne n'a vu Zaoui porter un coup de couteau à la victime (Cyril Bothorel, 24 ans) le soir du 22 mai. Seul un jeune majeur a vu l'accusé "donner deux droites" à quelqu'un qu'il n'a pu identifier. Le même aurait ensuite aperçu Zaoui opérer "un mouvement de bras circulaire" à hauteur de Bothorel. Mais ledit témoin n'a pas vu choir la victime, alors qu'il est établi qu'elle s'est affaissée, sur l'instant, la moelle épinière sectionnée. Un autre témoin du drame, jeune recrue du "3", affirmait encore, par quatre fois devant le juge d'instruction, avoir vu un homme menu, de petite taille, opérer le même mouvement circulaire que celui reproché à Zaoui. Or, l'accusé est un colosse mesurant 1,87 m et flirtant avec le quintal.
Le revirement de situation est probablement venu de l'audition, hier en milieu de matinée, de Cyril Bothorel. Un moment particulièrement poignant, durant lequel le jeune homme, cloué sur un fauteuil roulant, a notamment décrit à grand peine le calvaire qu'il endure chaque jour. De quoi émouvoir les jurés.
- "Qu'attendez-vous de ce procès ?", questionne alors le président Cayrol.
- "La condamnation de monsieur Zaoui !" Les premiers mots de l'avocat général, M. Hébert, étaient à l'adresse de la victime. Un jeune homme qui "n'a plus d'existence", dont les "pro jets comme la vie affective sont compromis". Un jeune homme "qui attend que justice soit rendue". Et puis le magistrat évitait habilement l'écueil qui aurait consisté à reprendre un à un les éléments à charge du dossier, "au risque de s'y perdre" , et de semer le trouble dans l'esprit des jurés.
"Le menteur et le mari volage"Pour lui, Zaoui est tout simplement un "fervent adepte du mensonge", qui "adapte sa défense en fonction des évolutions de l'enquête de police." Et de requérir 15 ans de réclusion criminelle.
Brillante fut la plaidoirie de M e Abratkiewicz, assisté de M e Maret. Mais peut-être pas suffisamment convaincante, dans l'exploitation des failles du dossier. Et spécialement du témoignage de ce para du "3", qui voit manifestement un autre homme que l'accusé frappé la victime. "Dans ce dossier, nous avons un doute plus que raisonnable. Acquittez-le, vous ne ferez pas injure à la victime, à votre conscience, à la justice !" Dans un dernier soubresaut, Zaoui, qui n'avait pas dit mot durant toute la journée d'hier, s'est dit "désolé" pour Cyril Bothorel