Sentenac galope, pousse ses hommes, essaie de faire respecter l'alignement des sections. A chaque crète, il stoppe, porte les jumelles à ses yeux.
Sentenac a stoppé ses ses voltigeurs. Il appelle ses grenadiers:
- Arrosez les buissons.....
Il a compris que la seule parade consiste à balancer les grenades à fusil par-dessus le sommet de la dune. Les projectiles s'envolent, en un tir courbe, retombent. Quant, elles explosent, d'un seul élan, les paras coiffent la dune et se laissent glisser, sur l'autre versant, rafalant devant eux, hachant les buissons.
Sentenac court avec ses hommes. Il les jette en avant ou les retient du geste et de la voix. Il pense aux dernières images de " l'Appel du silence.......".
Il lui a semblé qu'une charrue labourait son ventre, déchirant les chairs, irradiant une insupportable douleur. Il titube, ferme les yeux, un instant. Quand il rouvre les yeux, il voit penché au-dessus de lui la tete pointue de Le Corre, toute plissée d'inquiètude:
- Mets ma toile de tente sur moi, ça me protègera des mouches. puis il grimace. Ce sable soupire t'il, il réverbère la chaleur... on dirait du fer rouge.
Sentenac s'est tourné, appuyé sur un coude. Sur son visage crispé passent des vagues de souffrances. La sueur irise son front, la chaleur blémit les lèvres. Il a soif, mais il sait qu'il ne doit pas boire.
Marc Flament le photographe arrive:
T'en fais pas, dit il: je te porterai tes photos à lger.
Sentenac grimace. Sans répondre. Il n'ose pas ouvrir la bouche de peur de gémir. Conscient de vivre ses dernières minutes, iol tient à garder face à la mort, cette meme impassibilité qu'il montrait dans la vie, dans les combats. Jusqu'au bout il veut etre un exemple......
Sentenac vient de mourir.[/size]